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1 Quai Soubeyran, 41130 Selles-sur-Cher

Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais

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Le Territoire à la Loupe

De siècles en siècles

L'antiquité

Si la Préhistoire est mal connue sur la partie solognote du Pays, en raison de la rareté des sites archéologiques découverts, la vallée du Cher, en revanche, conserve des sites préhistoriques bien conservés sous les alluvions des rivières.
 
La commune de Mareuil-sur-Cher conserve des vestiges importants de l'époque Paléolithique, tandis que les communes de Saint-Romain-sur-Cher, Châtres-sur-Cher, Méhers, Mennetou-sur-Cher et Noyers-sur-Cher, conservent des traces d'occupation et d'inhumation du Mésolithique à l'Âge du Fer.
 
Plusieurs sites attestant de l'occupation du territoire à l'époque gallo-romaine ont été découverts à Soings-en-Sologne, Pruniers-en-Sologne, Gy-en-Sologne et Saint-Romain-sur-Cher. 
Cependant, Gièvres et Thésée sont les sites phares de la période antique sur le territoire.

Gièvres apparaît sur la carte de Peutinger sous le nom de Gabris.
 
Ce vicus s'est développé à l'époque gallo-romaine au croisement des routes allant de Tours à Bourges, d'Orléans à Argenton et d'Orléans à Poitiers.
 
Les différentes fouilles, menées entre 1824 et 1992, ont permis de mettre au jour une nécropole et du mobilier funéraire, des thermes, découverts lors de l'aménagement du canal de Berry, et des ateliers de fabrication de céramiques, avec des fours de potiers.
Sur la rive gauche du Cher, côté Pouillé, face au bourg de Thésée, se trouvait un important ensemble artisanal de production de céramiques.
 
On y a identifié une vingtaine de fours de potiers, dont une dizaine ont fait l'objet de fouilles systématiques.
 
Le Cher a permis la diffusion de ces céramiques jusqu'à des distances lointaines.
 
Au voisinage des ateliers de potiers, se trouve un petit temple, ou fanum, probablement dédié à une divinité des eaux.

Le Moyen-Âge

Au IXe siècle, les envahisseurs normands venus par la Loire dévastent la Sologne.
 
À la fin du Xe siècle de nombreux seigneurs se partagent la région.
 
Le plus puissant est le comte de Blois, Thibaud le Tricheur.
 
Les seigneurs édifient des donjons sur des éminences naturelles, ou des mottes artificielles entourées de fossés défensifs.
 
Les villes et les villages se développent autour de ces lieux de pouvoir, regroupant le personnel attaché au maître, les chevaliers et les paysans.
 
Saint-Aignan et Montrichard en sont deux exemples.
 
D'autres agglomérations se développent aussi à partir d'églises ou d'abbayes, comme Selles-sur-Cher.
 
Le nom de la ville dérive du latin cella, qui désigne une cellule d'ermite. C'est en effet sur les bords du Cher que St-Eusice établit son oratoire, probablement dans la plaine inondable du Cher.
 
Sa piété attire l'attention de ses contemporains, qui constatent que le Cher, dans ses plus hautes eaux, respecte sa cellule de branchages.
 
À sa mort, vers 540, une basilique est construite sur son tombeau, à l'emplacement de son oratoire. Elle donnera naissance à la ville de Selles-sur-Cher.
La cité médiévale de Mennetou-sur-Cher serait également une fondation chrétienne.
Les premiers textes mentionnant Mennetou sur le nom de Monastellum (petit monastère) datent du XIIe siècle.
 
Inclus dans le Berry, qui s'étendait alors bien au-delà du Cher. À partir du XIIIe siècle, Mennetou est appelé Castellum, bourg fortifié.
 
En 1212, Hervé II de Vierzon, son seigneur, fait en effet entourer de fossés le bourg de Mennetou et son château. Au sud, les fossés étaient baignés par le Cher.
 
En 1356, Mennetou subit les effets de la chevauchée du Prince Noir, qui, venant de Bourges, occupe et pille toute la vallée du Cher.
 
En 1429, Jeanne d'Arc, descendant vers Bourges, emprunte le vieux chemin de Mennetou par Selles-Saint-Denis.
 
L'abbaye de Pontlevoy, fondée en 1034 par Geldouin de Saumur, contribue également à l'organisation du territoire par le biais des terres, des églises et des abbayes qui dépendent d'elle (Cornilly à Contres) ; tout comme l'abbaye d'Aiguevives, fondée à Faverolles-sur-Cher par les chanoines de Saint-Augustin de Tours
Les cisterciens sont à l'origine de l'abbaye d'Olivet,
à Saint-Julien-sur-Cher.
 
Les Templiers et les Hospitaliers sont également présents à Montrichard, Bourré, Mareuil-sur-Cher
et Villefranche-sur-Cher.
 
Un grand nombre d'édifices religieux sont ornés de peintures murales dont la crypte de la collégiale de Saint-Aignan ; l'église Saint-Christophe, de Couddes ; l'église de Saint-Loup-sur-Cher et l'église Saint-Hilaire, de Lassay-sur-Croisne sont les plus brillants exemples.

La Renaissance

La Renaissance et les Guerres de Religion
 
Au XVIe siècle, la Loire et le Cher représentent d'importantes voies de communication.
 
Le commerce est florissant ; le territoire se couvre de châteaux et d'hôtels urbains.
Le logis que les seigneurs de Saint-Aignan font bâtir à côté du donjon médiéval, ainsi que les édifices présents dans les communes de Romorantin (château, aujourd'hui sous-préfecture, hôtel Saint-Pol) ; Lassay-sur-Croisne (château du Moulin) ; Fougères-sur-Bièvre, Chémery, Châteauvieux, Monthou-sur-Cher (château du Gué-Péan), Montrichard (hôtel d'Effiat) et Chissay-en-Touraine témoignent du passage de l'architecture gothique à la Renaissance.

La Renaissance a particulièrement marqué la ville de Romorantin. Le jeune roi François Ier nourrit en effet de grandes ambitions pour elle.
 
Il y a passé une partie de son enfance, dans le château de son grand-père, que Louise de Savoie, sa mère, fait agrandir.
 
Une fois sur le trône, le jeune monarque, auréolé du succès de Marignan et briguant l'élection à l'Empire, veut faire de Romorantin la capitale de son royaume.
 
Expert en urbanisme et en architecture auprès des Sforza, Léonard de Vinci est invité à Romorantin en 1516 par le roi et Louise de Savoie, afin d'y réaliser une cité idéale.
 
Entre 1517 et 1519, Léonard travaille à ce projet gigantesque mais sa mort, en 1519, y met un terme définitif.
 
En outre, l'année 1519 correspond aussi à l'échec de François Ier à l'élection au trône impérial au profit de Charles Quint.
 
Les deux événements ont peut-être poussé François Ier à abandonner son premier dessein et se tourner vers la construction d'un nouveau château situé au cœur de la forêt de Chambord.  
Le protestantisme se développe dans la région sous l'influence de prédicateurs et de la sœur du roi, Marguerite de France, résidant à Bourges.
 
Le 7 mai 1560, François II signe l'édit de Romorantin, complétant l'édit d'Amboise signé le 8 mars, la même année.
 
Cela n'empêche toutefois pas les massacres. Meurtres et pillages se succèdent. L'abbaye du Lieu à Lanthenay, l'église abbatiale de Selles-sur-Cher sont saccagées ; de nombreuses églises profanées.
 
Saint-Aignan et Selles-sur-Cher tombent aux mains des Huguenots. La région est dévastée entre 1567 et 1572.
De la fin de la Renaissance au XIXè siècle
 
Après la mort de Henri IV, les catholiques développent une grande activité. Les Capucins s'établissent à Romorantin en 1615, tandis que les protestants élèvent un nouveau temple en Sologne en 1620.
 
Sous le règne de Louis XIII, grâce à l'influence de Philippe de Béthune, frère de Sully, la vallée du Cher connaît une période de prospérité.
 
Seigneur de Selles-sur-Cher, diplomate et amateur d'art, il fait bâtir à côté du donjon féodal un château inspiré des plans de Jacques Androuet-du-Cerceau, dont il ne reste aujourd'hui que deux pavillons reliés par une galerie.
En 1664, Colbert fait également réorganiser et contrôler les manufactures de drap de Romorantin qui, renommées pour leur qualité, connaissent alors une grande prospérité. Cependant, la Révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, provoque la fuite de nombreux artisans drapiers, provoquant ainsi le déclin de cette industrie.
 
Sous le règne de Louis XIV, le poids des impôts provoquent des révoltes paysannes. Les propriétés sont mal entretenues.
Les marécages se développent, le paludisme sévit.
Les troupeaux de moutons sont décimés par les épidémies. La qualité de la laine devient médiocre et les manufactures disparaissent peu à peu.

Le XIXème siècle

Au début du XIXe siècle, la population, déjà restreinte, décline encore. Le taux de mortalité augmente en raison de l'insalubrité. Cependant, la Société d'Agriculture du Loir-et-Cher entreprend une action de reboisement.
 
L'industrie prend aussi un nouvel essor. Les premières filatures mécaniques apparaissent. Les cours d'eau sont à nouveau correctement entretenus.
 
Le réseau routier est amélioré, ce qui facilite le rétablissement d'un trafic régulier de marchandises, accompagné de la reprise du commerce et des foires.
 
Incités par Napoléon III, de nombreux savants se penchent sur le problème de la Sologne.
 
Elle est partiellement asséchée, des routes agricoles sont construites et les exploitations s'améliorent. Le paludisme régresse, enfin, grâce à l'utilisation de la quinine et le pays redevient salubre.
Du début du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle, une famille d'industriels symbolise le renouveau de l'activité textile à Romorantin : les Normant.
 
Le premier atelier familial fait faillite mais trois des frères s'associent en construisant une usine hydraulique à Villerherviers et une usine dans le faubourg Saint-Roch, à Romorantin.
 
Ils font prospérer leurs affaires en y investissant tous les bénéfices engrangés. Ils concentrent et modernisent une activité traditionnelle, alors artisanale et dispersée.
 
Cette position novatrice leur donne une avance considérable sur la concurrence et leur réussite est fulgurante.
 
Dès 1825, ils emploient entre 700 et 800 ouvriers dans leurs ateliers. Dès lors, l'entreprise s'agrandit et prospère tout au long du XIXe siècle.
 
Ils obtiennent des contrats avec l'armée et fournissent des draps de laine servant à la confection des uniformes.
 
Les Normant rejoignent le cercle des notables de Romorantin et certains s'engagent dans la politique.
La famille marque aussi architecturalement la ville de Romorantin par l'édification de bâtiments monumentaux.
 
En 1880, Aristide Normant fait construire une superbe villa entourée d'un parc dans le faubourg Saint-Roch, à quelques pas de la maison familiale.
 
Cette propriété devient hôtel de ville en 1952. Située en bord de Sauldre, à proximité immédiate des demeures familiales, l'usine s'étend sur 8 hectares. En 1900, une entrée monumentale est construite.
Des têtes de béliers encadrant une immense baie vitrée rappellent l'origine de la fortune familiale. La même année, une nouvelle salle des machine est élevée en utilisant le procédé de construction en béton armé breveté par l'ingénieur Hennebique.

Le XXème siècle

La présence américaine pendant la Première Guerre Mondiale
 
La vallée du Cher et le Romorantinais ont été le théâtre d'une intense activité militaire entre 1917 et 1919.
 
Durant deux ans, tout le territoire a vécu à l'heure américaine.
 
Les Etats-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne le 6 avril 1917. Les conscrits américains deviennent des soldats qu'il faut entraîner et équiper.
 
Une logique précise régit l'organisation des bases militaires et des communications. La France est divisée en 3 zones : les ports de débarquement, le secteur intermédiaire où les soldats parfont leur formation, et le front. La vallée du Cher se trouve au cœur du secteur intermédiaire.
 
Gièvres a accueilli un immense dépôt logistique, apte ravitailler en vivres et en matériel toute l'armée américaine, sur une ligne de Front s'étendant de Dunkerque jusqu'en Italie.
 
La deuxième plus grande usine frigorifique de l'époque, après Chicago, y a été construite. L'armée américaine a également fondé une base logistique d'aviation entre Pruniers-en-Sologne et Gièvres, devenue aujourd'hui une base de l'Armée de l'Air française, ainsi qu'un camp d'assemblage et de réparation automobile, à Pruniers.
 
Les différents régiments de la 41st division ont également pris leurs quartiers dans les communes de la vallée du Cher. Cette division était chargée de former, entraîner puis répartir les recrues dans les unités combattantes afin de remplacer les hommes blessés ou morts au front. On estime à plus de 290 000 le nombre de « Doughboys » passés par cette division.


Le Cher comme ligne de démarcation 
 
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le Cher marque la limite entre la zone occupée par l'administration allemande et la zone libre, contrôlée par le gouvernement de Vichy jusqu'en novembre 1942.
 
Le 31 août 1944, Mareuil-sur-Cher est le théâtre d'exactions commises par les SS et la Wehrmacht contre les FFI et la population civile.
 
À la même époque, l'armée allemande attaque aussi un groupe de résistants à la Chapelle-Montmartin regroupés autour d'une agent du SOE (Service Operation Executive) : Pearl Witherington, dite Pauline.
 
Plusieurs résistants sont tués mais Pauline survit et se retrouve pendant quelques mois à la tête d'un maquis regroupant plus de 5 000 hommes.

Les Paysages

Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais est structuré par le Cher, ancienne rivière navigable autour de laquelle l’activité économique s’est concentrée au fil des siècles.
 
Ce territoire s’étend sur quatre grands ensembles paysagers : la Vallée du Cher, la Sologne, les confins de la Touraine et du Berry.

La vallée du Cher

Entre ses rives humides et ses coteaux secs, la vallée du Cher offre des paysages spectaculaires avec des reliefs vigoureux et des milieux écologiques variés.


De ses coteaux en tuffeaux ont été extraits les pierres utilisées dans la construction des villes et des villages de la vallée mais aussi des châteaux de la Loire.

La Sologne

La forêt solognote fait succéder aux chênes des bois de bouleaux et fougères, des pins laricios et maritimes, ainsi que des traces des forêts du XIXè siècle abondamment plantées de châtaigniers.
 
Sa particularité provient en grande partie de la nature du sol, souvent acide, tantôt humide, tantôt à l'inverse desséché.
 
Le réseau extraordinairement dense des étangs, constitue la plus vaste superficie de zones humides d'intérêt international en Europe continentale.

Le Centenaire de la Présence    Américaine

En 2017, le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais commémore le Centenaire de la présence de l’Armée Américaine en vallée du Cher et en Romorantinais, pendant la Première Guerre Mondiale (1917-1919).

La Première Guerre Mondiale dure depuis près de trois ans quand, le 6 avril 1917, les États-Unis entrent en guerre aux côté de l’Entente (France, Royaume-Uni, Russie) contre l’Allemagne.

 

Le Centre de la France est désigné comme secteur intermédiaire, entre les ports de débarquement et le front, consacré à l’équipement et à l’entraînement des soldats.

 

La vallée du Cher et le Romorantinais sont des éléments clés de ce dispositif.

 


Gièvres, Pruniers-en-Sologne et Romorantin sont des bases techniques et logistiques.

La vallée du Cher accueille, à partir de janvier 1918, la 41e division dont les troupes étaient destinées au remplacement des soldats blessés ou tués au combat.

 

Le Château de Saint-Aignan loge les officiers supérieurs tandis que les soldats sont installés dans des campements ou chez l’habitant, notamment à Noyers-sur-Cher.

Le « General Intermediate Supply Depot » de l’Armée Américaine à Gièvres

Le 15e régiment du Génie arrive à Gièvres en août 1917.

 

En quelques semaines, des moyens techniques et humains colossaux sont mis en place pour installer un immense entrepôt de matériel.

 

Le camp de Gièvres est chargé de ravitailler l’armée américaine depuis le front français jusqu’à l’Italie.

 

Le GISD (en français Dépôt Intermédiaire d’Approvisionnement Général) comprend alors :

 

- 200 magasins de matériels

 

- 90 hectares de dépôt en plein champ


- 1 parc automobile comptant des milliers de véhicules civils et militaires


- 4 citernes à essence d’une capacité de 2.27 millions de litres chacune


- 1 usine frigorifique de 300m de long sur 40m de large, qui permet de congeler 8000 tonnes de viande (c’est à l’époque la plus grande du monde après celle de Chicago)


- 1 hôpital et un service de santé approvisionné en matériel chirurgical et médical, produits pharmaceutiques


- 1 parc d’artillerie


- 430 baraques pour accueillir les soldats et le personnel

Cette infrastructure impressionnante accueille pendant près de deux ans, plus de 80.000 hommes et des milliers de travailleurs français et internationaux.

 

Le 26 décembre 1918, après la fin de la guerre, le dépôt est dissout. L’Armée américaine quitte la Vallée du Cher et le Romorantinais au début de l’année 1919.

Le programme de la célébration du Centenaire

L’année 2017 marque le centenaire de cette présence américaine en Vallée du Cher et dans le Romorantinais.

 

Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais souhaite aujourd’hui mettre en lumière cette période méconnue, au cours d’une saison culturelle (de Mars à Décembre 2017) qui permettra à tous les publics (population locale, jeune public et touristes) de se familiariser avec cet épisode fort de notre territoire et de notre histoire.

Au programme de ces commémorations du centenaire (Cliquez sur le lien pour accéder au programme complet) :

 

- Des expositions temporaires en Vallée du Cher


- Des spectacles, concerts et cycles cinématographiques


- Des conférences, sorties et expositions permanentes

Les Personnalités liées au        Territoire

Joseph-Paul BONCOUR (1873-1972)

Joseph Paul-Boncour, né le 4 août 1873 à Saint-Aignan, est un avocat et homme politique français.
     
Il fait des études de lettres en Bretagne, puis des études de droit à Paris. D'abord tenté par la Marine, il choisit le métier d'avocat.
 
Attiré par les idées de la Revue socialiste, fondée par Benoît Malon, sans pour autant adhérer à un parti, il choisit, avec quelques amis, de défendre les grévistes.

De 1899 à 1902, il est secrétaire particulier de Waldeck-Rousseau, président du Conseil. En 1904, il est élu conseiller municipal de Saint-Aignan. 

Deux ans plus tard, il devient directeur de cabinet de René Viviani, socialiste proche de Jean Jaurès, qui a refusé d'adhérer à la SFIO et devient le premier ministre du Travail français.
 
Il commence sa carrière parlementaire comme député de Loir-et-Cher en janvier 1909, réélu aux élections générales de 1910 et battu en 1914 de 38 voix.
 
Il est ministre du Travail dans le gouvernement Monis, en 1911. Il s'attache principalement à l'élaboration de la loi sur les retraites et, après la chute du gouvernement, consacre toute son activité de parlementaire à cette loi, refusant même un poste de sous-secrétaire d'État aux Beaux-arts, qui lui est proposé en 1912.
 
Toujours hésitant face à la SFIO, il préfère adhérer au Parti républicain-socialiste. En 1914, il perd son siège de député, puis s'engage dans l'armée française, pendant toute la Première Guerre mondiale.
En 1916, il adhère à la SFIO. En 1919, il est élu député du département de la Seine et réélu en 1924. À la Chambre des députés, il est membre de la commission de l'armée et de celle chargée des affaires étrangères.
 
Ce sont désormais les deux questions auxquelles il consacre l'essentiel de son travail. Partisan convaincu d'une politique de paix, il pense pour autant qu'une politique vigilante des armements est nécessaire.
 
En 1924, il quitte le département de la Seine, dont la fédération est la plus à gauche de la SFIO, pour le Tarn. Il est élu député de ce département lors des élections législatives tenues cette année-là, et réélu en 1928.
 
La même année, il devient président de la commission des affaires étrangères. En désaccord avec la SFIO sur la question de la participation au gouvernement et sur le vote des crédits militaires, il quitte ce parti en 1931 et revient au Parti républicain-socialiste, lequel se fond en 1935 dans l'Union socialiste républicaine.
 
Sénateur de Loir-et-Cher (1931-1940), puis délégué de la France à la SDN et ministre de la Guerre (1932), il est président du Conseil des ministres du 18 décembre 1932 au 28 janvier 1933 après la chute du gouvernement d'Édouard Herriot. Il fut ensuite ministre des Affaires étrangères jusqu'en février 1934.
 
À ce titre, il participa avec Herriot au rapprochement avec l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie : signature d'un pacte de non-agression en 1932, envoi d'un attaché militaire à Moscou l'année suivante.
 
Il tente aussi de resserrer les liens avec la Yougoslavie et d'apaiser les relations avec l'Italie, pour éviter un isolement de la France.
Paul-Boncour est ensuite ministre d'État délégué à Genève dans le cabinet d'Albert Sarraut (janvier-juin 1936). Il redevient ministre des Affaires étrangères au printemps 1938, mais pour peu de temps, et c'est cette fois en vain qu'il tente d'imposer une politique de fermeté face à Adolf Hitler et de réalisme face à une URSS alliée potentielle, comme la Russie tsariste l'avait été en 1914.
 
Face à l'agitation créée par la débâcle de 1940 et aux propositions de Pierre Laval pour confier au maréchal Pétain les pleins pouvoirs (exécutif, législatif et constituant), il rallie vingt-cinq de ses collègues anciens combattants autour d'un contre-projet confirmant les pleins pouvoirs au Maréchal, sauf le pouvoir constituant.
 
Il vote contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 et devient, par la suite, président de l'association des Quatre-vingt, les parlementaires s'opposant à Pétain et à Pierre Laval.
 
Sa propriété de Saint-Aignan étant à cheval sur la ligne de démarcation durant la guerre, il aida certains résistants qui souhaitaient passer en zone libre. Le 6 juin 1944, traqué par la Gestapo, il rejoignit un maquis dans le Lot.
 
En 1949, il est promu dans l'ordre de la Légion d'honneur pour sa participation à la Résistance (il avait déjà été décoré à titre civil en 1907, comme directeur de cabinet de Viviani, et à titre militaire pour son comportement courageux au front, pendant le premier conflit mondial).
 
Il retourne à la SFIO après la Libération. Membre de l'assemblée consultative (1944) puis du Conseil de la République (1946-1948), il participe à la conférence de San Francisco où il signe la charte des Nations unies (1946). Puis il se retire de la vie politique. Décédé à près de 99 ans, il a été le doyen des Présidents du Conseil.

Gilbert CESBRON (1913-1979)

Ancien élève de l'École des Sciences Politiques, Gilbert Cesbron édite un premier recueil de poèmes, « Torrent », en 1934.

 

« Les innocents de Paris », son premier roman, paraît en Suisse en 1944.

 

Il reçoit le « Prix Sainte-Beuve » pour « Notre prison est un royaume » en 1948, ouvrage qui lui apporte succès et célébrité. 

Sa pièce « Il est minuit, docteur Schweitzer » (1950) séduit tout autant que ses romans.

La matière de ses œuvres est souvent constituée de thèmes d'actualité : on voit apparaître des prêtres-ouvriers dans « Les Saints vont en enfer » (1952), la jeunesse délinquante dans « Chiens perdus sans collier »(1954), la question de l'euthanasie dans « Il est plus tard que tu ne penses » (1958), de la violence dans « Entre chiens et loups » en 1962.

 

Gilbert Cesbron est enterré à Bourré, commune du Pays de la vallée du Cher et du Romorantinais où il a vécu une partie de sa vie.

Jean-Claude DERET (1921-2016)

Jean-Claude Deret, né Claude Breitman le 11 juillet 1921 à Paris, est un scénariste, dramaturge et acteur français.

 

Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il est le père d’Isabelle Breitman, connue sous le nom de Zabou Breitman.

 

Il est l'auteur de la série télévisée « Thierry la Fronde » (dans laquelle il interprète également le méchant principal, Messire Florent).

 

Il est nommé Chevalier des Arts et Lettres en 2006.Le Théâtre du Funambule produit et crée sa pièce « Samuel dans l'île ».

Cette production a été nommée aux Molières 2006 dans la catégorie Grand Prix spécial du Jury.

 

Il anime et dirige depuis de nombreuses années le Théâtre du Cercle de Saint-Gervais-la-Forêt.

 

Jean-Claude Deret passe son enfance à Mennetou-sur-Cher où son père est médecin.

 

Ses jeux dans les ruelles de la cité médiévale lui inspireront le personnage de « Thierry la Fronde », dont de nombreux épisodes sont tournés à Mennetou-sur-Cher ou au château du Moulin à Lassay-sur-Croisne.

 

Il est toujours propriétaire du Prieuré, bâtisse du XIIè siècle à l’entrée de la cité médiévale de Mennetou-sur-Cher.

Maurice DRUON (1918-2009)

Après une enfance en Normandie, Maurice Druon publie différents articles dans des revues et journaux littéraires dès l'âge de 18 ans.

 

Démobilisé pendant la guerre, il s'engage dans les rangs de la France libre, gagne clandestinement Londres où il devient journaliste pour la BBC.

 

Co-auteur avec son oncle Joseph Kessel du « Chant des partisans », ce n'est qu'en 1946 qu'il se consacre à la littérature.

 

 

Rendu célèbre par la série historique des « Rois maudits », il reçoit le prix Goncourt pour « Les Grandes Familles » en 1948 et le prix Pierre de Monaco pour l'ensemble de son œuvre.

 

Le 8 décembre 1966, il est élu au trentième fauteuil de l'Académie française à 48 ans et devient le benjamin de l'institution. Nommé secrétaire perpétuel le 7 novembre 1985, il démissionnera de cette fonction mais l'exercera à nouveau à titre honoraire à partir du 1er janvier 2000.

 

Sur le plan politique, Maurice Druon devient ministre des Affaires culturelles sous Pompidou en 1973-1974 et député de Paris de 1978 à 1981.

 

Dans toutes ses fonctions, il se signalera par un conservatisme qui le rendra aussi célèbre que ses fresques romanesques.

 

Maurice Druon est le découvreur et le sauveur du site gallo-romain de Tasciaca. En 1965, alors qu’il travaille sur ses « Mémoires de Zeus » et n’est pas encore Ministre des Affaires culturelles, il passe à Thésée dont le nom de dieu grec éveille sa curiosité.

 

On le conduit alors à la sortie du village pour lui présenter une ruine monumentale enfouie sous la végétation. Maurice Druon a un coup de cœur pour le site, l’achète et entreprend de lui redonner vie.

 

L’opération prend une dizaine d’années au cours desquelles il fait de fréquents séjours dans une maison voisine du site qu’il a acquise. Le chantier engloutit une bonne part de ses droits d’auteur. L’impulsion donnée par Maurice Druon est à l’origine des recherches approfondies sur le passé gallo-romain de Tasciaca.

 

En 1976, il fait don du site au Département de Loir-et-Cher pour être exploité à des fins touristiques.

Pearl WITHERINGTON «Pauline» (1914-2008)

Pearl Witherington naît en juin 1914 à Paris. Après le bombardement de Paris en 1940, le gouvernement britannique ordonne l'évacuation de ses ressortissants en France.

 

Pearl et sa famille parviennent à rejoindre l'Angleterre par bateau après avoir traversé l'Espagne et le Portugal.

 

En 1941 elle s'engage dans la Force Féminine Auxiliaire de l'Aviation de la Royal Air Force. Ce n'est qu'en juin 1943 qu'elle s'enrôle dans le Special Operations Executive (SOE), un service secret britannique créé en 1940 par Churchill.

 

Ce service a pour mission de soutenir les mouvements de résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale d'abord dans les pays d'Europe occupés par l'Allemagne, puis dans tous les pays en guerre.

 

Elle suit, pendant trois semaines, un entrainement paramilitaire : maniement des armes, des explosifs, apprendre à tomber, à répondre à des interrogatoires, à cambrioler une maison, les messages secrets, les codes... Elle fait trois sauts en parachute d'entrainement. A ce moment-là, les officiers britanniques ne peuvent leur dire précisément quel allait-être le travail de ces agents en France, si ce n'est de

« mettre le feu à l'Europe » (Churchill).

 

Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1943, elle est parachutée près de Châteauroux, où elle est accueillie par Maurice Southgate « Hector », qui dirige le réseau STATIONER, dont elle sera le courrier jusqu'en avril 1944 sous le nom de « Marie », et est rejoint par son fiancé Henri Cornioley. Elle passe le plus clair de son temps dans les trains, souvent de nuit.

 

En mai 1944, Maurice Southgate est arrêté par la Gestapo. Pearl prend alors en charge un nouveau réseau : WRESTLER, dans le nord de l'Indre et la vallée du Cher, dans le triangle Issoudun - Valençay - Châteauroux.

 

Son nouveau nom de code est « Pauline ». Elle continue à participer grandement à la résistance, dans cette région située à la frontière de la zone occupée : mise en place d'un centre d'instruction au maniement d'armes, réception d'agents britanniques, parachutages clandestins... Elle organise ce petit maquis à La Chapelle-Montmartin, au château des Souches, en bordure des bois de la Taille de Ruine.

 

Le 11 juin 1944, les Allemands attaquent le château : c'est plus d'une cinquantaine de camions allemands qui circuleront toute la journée dans cette zone.

 

Pauline en réchappe en se cachant toute la journée, allongée dans un champ.

A la suite de cette attaque, Pauline, Henri et le maquis se regroupent à Doulçay.

 

Le maquis de développe fortement, et, en juillet 1944, Pauline se retrouve à la tête de 1500 maquisards. En août, ils partent pour la forêt de Gâtine, dans le canton de Valençay (les Maquis de Gâtine ou Maquis en Gâtinais).

 

Pour Pauline et Henri, la guerre s'arrête en septembre. Le 1er, elle est promue Flight Officer. Quelques jours plus tard, le major général allemand Elster se rend : ils repartent en Angleterre, comme tous les agents britanniques.

 

Le 26 octobre 1944, Pauline et Henri se marient. Ils resteront ensemble jusqu'à la mort d'Henri en 1998. Elle travaillera pendant 28 ans à la Banque Mondiale, à Paris.

 

En 1946, elle reçoit la Croix de Guerre, la médaille de la Résistance, et est faite Chevalier de la Légion d'honneur. Le 6 mai 1991 est inauguré à Valençay (36) un mémorial « à la mémoire des agents du SOE section F tués au combat ou morts en déportation » et « à la mémoire des équipages des forces aériennes et navales alliées disparus au cours des missions spéciales », en présence de la Reine mère Elizabeth.

 

Le 5 avril 2004, elle reçoit la distinction de commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique des mains de la Reine Elizabeth II.

 

En avril 2006, elle reçoit les « Parachute Wings », qu'elle n'avait pas pu obtenir lors de la guerre, car elle était attribuée après cinq sauts en parachute (quatre d'entraînement, un d'opération), or elle n'en fit que quatre. Elle décède à 93 ans le 24 février 2008, à l'hôpital de Blois.

 

Ses cendres ont été déposées, ainsi qu'elle l'avait demandé, auprès de la stèle commémorant le combat des Souches à La Chapelle-Montmartin, là où se trouvaient déjà celles d'Henri, son mari, décédé en 1998.

Victor-Auguste POULAIN (1825-1918)

Victor-Auguste Poulain est né le 11 février 1825 à Pontlevoy, à la ferme des Bordes à côté du château du même nom.

 

Ses parents, François Bruno Poulain et Jeanne-Elise Galloux sont des cultivateurs modestes. Il est l'un de leurs 11 enfants.

 

Après de brèves études, il quitte dès neuf ans la ferme familiale et se lance à la recherche d'un emploi. Commis épicier à Bléré puis à Blois, c'est à 13 ans qu'il apprend à fabriquer le chocolat dans un magasin parisien,

le Mortier d'Argent.

Revenu à Blois en 1848, il y ouvre une petite confiserie qui s'agrandit très vite. Ainsi, en 1862, il achète un terrain dans le centre de Blois et y fait construire son usine, dite de « La Villette ».

 

Puis sa chocolaterie connaît quelques difficultés et c'est là qu'il trouve le slogan de génie : « Goûtez et comparez ».

 

Il persuade ainsi le public que son chocolat est le meilleur sans faire de polémique et invente du même coup la publicité comparative.

 

Son entreprise gagne en notoriété. Mais la compétition est rude entre les différents chocolatiers, la « réclame » doit les départager.

 

Auguste Poulain se révèle un précurseur en usant des progrès de l'imprimerie.

 

De la petite carte à collectionner, glissée dans les tablettes de chocolat, jusqu'aux affiches signées par les plus grands dessinateurs, ses idées semblent inépuisables.

 

Auguste Poulain quitte les affaires en 1880 laissant à son fils Albert le soin de continuer son œuvre publicitaire.

 

Il s'éteint doucement dans son château de La Villette à côté de son usine, le 30 juillet 1918.

Pierre-Paul ROYER-COLLARD (1763-1845)

Issu d’une famille de la bourgeoisie rurale de la Marne, Pierre-Paul Royer-Collard devient avocat. Il participe aux évènements révolutionnaires dès le début : proche des Girondins, il doit quitter Paris durant la Terreur.

 

En 1797, il devient membre du Conseil des Cinq-Cents pour le département de la Marne, mais est exclu de l’assemblée suite au coup d’Etat du 18 fructidor en IV.

 

Fidèle partisan de la monarchie constitutionnelle, il entre au conseil secret du comte de Provence, futur Louis XVIII.

Néanmoins, il se rallie à l’Empire une fois que le régime est établi. Devenu professeur d’histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne, il prend en 1815 la direction de la Commission d’Instruction publique.

 

En 1816, il obtient l’instruction communale gratuite. Dans le même temps, il devient le porte-parole des doctrinaires, qui veulent un retour à une monarchie tempérée, contrairement aux ultras qui réclament un retour à l’Ancien Régime.

 

Entré dans l’opposition, il se rapproche de François Guizot avec lequel il crée la société « Aide toi, le ciel t’aidera ».

 

En 1828, il revient au premier plan : nommé président de la Chambre des députés, il est la même année élu à l’Académie française. Catholique pratiquant, Royer-Collard défend le principe de la séparation de l’Église et de l’État, mais il le fait parce qu’il considère que laisser le pouvoir temporel agir sur la religion est un rabaissement de cette dernière.

 

En 1842, Royer-Collard se retire définitivement de la vie politique, demeurant désormais dans sa propriété de Châteauvieux. Il voisine avec Talleyrand, dont il sera un des derniers amis. Le château de Châteauvieux était la propriété de son épouse Augustine-Marie Rosalie qui en a hérité de sa tante.

 

Il rassemble au cours de sa vie une bibliothèque principalement constituée d’ouvrages juridiques d’auteurs grecs, latins, anglais et français. Il collectionne également les feuillets du « Moniteur Universel » des années 1814 à 1845. Cette bibliothèque exceptionnelle, conservée au château de Châteauvieux, appartient à la Société Philanthropique de Paris, propriétaire du domaine.

 

Pierre-Paul Royer-Collard meurt en 1845 et est inhumé dans le petit cimetière paroissial de Châteauvieux. Ce cimetière sera désaffecté en 1890 mais sa tombe y est toujours visible.

Ovide SCRIBE (1841-1909)

Ovide Scribe est un artiste peintre et céramiste. Cet artiste de la fin du XIXè siècle, est un solognot d’adoption.

 

Né à Albert dans la Somme en 1814, il étudie la peinture à Paris où il est conseillé pour les grands peintres de l’époque tels qu’Ingres et Henner.

 

Il arrive en Sologne à l’âge de 27ans, ses parents ayant décidé de s’installer à La Ferté-St-Cyr suite à des problèmes financiers.

 

Après avoir réalisé des tableaux très réalistes sur la vie des Solognots de son époque, cet artiste au grand cœur et érudit se consacre à la céramique figurative.

Ovide Scribe marque l’histoire culturelle de la ville de Romorantin où il s’installe en 1880 sur les conseils de son ami écrivain Paul Besnard.

 

En effet il occupe le premier poste de professeur de dessin au collège de Romorantin et crée le premier musée municipal.

 

Artiste et collectionneur d’œuvres de ses amis peintres, ce musée est initialement essentiellement constitué de dons provenant de sa propre collection.

 

On en trouve encore beaucoup aujourd’hui dans les collections du Musée Sologne. Installé dans un premier temps rue du Grenier à Sel, près de la tour Jacquemart, il finira sa vie dans sa maison dite du « Guideau » située dans l’actuelle rue Ovide Scribe.

 

C’est dans le four construit dans la cour de cette demeure qu’il réalise ses plus belles céramiques, dont plusieurs ornent encore la façade. 

 

Passionné par l’art de la Renaissance italienne, il reprend à la fois la technique des céramistes de cette époque comme Luca della Robbia appelée « l’émail cru cuit à grand feu », ainsi que le style des grands peintres tels que Botticelli, Léonard de Vinci et Michel-Ange.

 

Sa performance sera de reproduire avec beaucoup de fidélité les œuvres des artistes de la Renaissance italienne sans les avoir toujours vues en réalité. En effet passionné de cette période historique, mais ne s’étant jamais rendu en Italie, Scribe peut pourtant décrire avec exactitude les monuments de Rome ou Florence.

 

Il se rend à plusieurs reprises au Cabinet des Estampes à Paris, certainement pour y trouver l’inspiration et les modèles de ses œuvres. Il explique dans une lettre du 25 octobre 1908 (adressée à Abel Billault), que les gravures conservées dans ce cabinet ont l’avantage d’être « copiables de plein droit ».

 

Ses sujets et son style sont tellement fidèles à l’art de la Renaissance italienne que certains marchands peu scrupuleux les vendent en faisant croire aux acheteurs qu’elles datent du XVIème siècle.

 

Malgré sa formation à la peinture auprès des grands peintres parisiens de l’époque, Ovide Scribe connait peu de succès avec ses tableaux, ceux-ci étant souvent jugés trop réalistes et donc peu flatteurs pour ses modèles.

 

Pour ses tableaux, Ovide Scribe utilise plusieurs techniques dont l’aquarelle et la peinture à l’huile sur toile ou sur bois. Lorsqu’il peint à l’huile, c’est avec une touche large et expressive.

 

Cependant les couleurs qu’il emploie sont assez sombres et donnent un aspect un peu goudronné. Les dessins d’Ovide Scribe sont aujourd’hui assez rares. Il s’agit souvent d’esquisses et de croquis préparatoires réalisés au crayon de papier ou à l’encre de chine. Quelques uns sont colorés à l’aquarelle ou au pastel.

 

Il signe ses œuvres de deux manières. Les dessins et les peintures (à l’huile ou aquarelles) portent généralement son nom en toute lettre ou bien l’abréviation « L. Ov. Scribe ». Toutefois sur de nombreuses céramiques, Ovide Scribe signe avec un monogramme stylisé représentant un « S » entouré.

 

Ovide Scribe recevra plusieurs distinctions au cours de sa vie telles que les Palmes Académiques en 1893, et la rosette d’officier de l’instruction publique en 1904.

 

Il meurt le 9 décembre 1909 à son domicile de Romorantin des suites d’une pneumonie contractée auprès de son four alors qu’il surveillait dans le froid une de ces longues cuissons de céramiques.

 

Légendes et Mystères

Le souterrain de Barbaran à Châtres-sur-Cher

Creusé à des époques différentes, il peut se rattacher aux souterrains à galerie circulaire des Bourbonnais et Limousins français, à ceux des pays germaniques et de Catalogne.

 

Ses deux galeries à sépulture en bout (la première, surbaissée par la suite pour devenir chapelle), la salle à autel et console, accessible seulement par goulots, ses niches trop soignées, sa galerie secrète à triples autels, son utilisation ésotérique certaine, prouvée par un inquiétant mobilier de sorcellerie et des figurines à destination magique, bouleversent bien des affirmations anciennes. 

 

Il oblige, plus que tout autre souterrain actuellement connu, à étudier leurs créateurs, plus sur le plan de leurs inquiétudes que de leur habitat.

C’est un souterrain long de 25 mètres environ, situé au lieu-dit « Le Pressoir » ou « La Chaîne ». L’exploration en a été faite en 1973-1975 par l’abbé Nollent, Président de la Société Française d’Étude des Souterrains.

 

Aidé par des jeunes gens de Châtres-sur-Cher et de Mennetou-sur-Cher, il l’a déblayé et en a fait un plan très précis. La partie la plus récente du souterrain a été creusée avant 1850 par François Popelin.

 

La partie la plus ancienne, selon l’abbé, semble avoir été un anneau circulaire agrandi au cours de creusements successifs et bordé de banquelles et de niches. Par deux niches, la salle communique avec une autre salle qui était sans doute un sanctuaire. Toute cette partie est creusée dans le calcaire.

 

A la suite, dans l’argile verte, François Popelin (propriétaire du lieu) aurait creusé une chapelle en croix à trois autels. François Popelin et sa femme Catherine Pontlevoy habitaient un « cul-de-loup » sis au carrefour de la traite des Aujoncs et d’un chemin conduisant au « pressoir ».

 

Selon les dires, ils œuvraient la nuit, transportant la terre dans la hotte de vigneron. Au cours des fouilles, l’abbé Nollent a découvert 10 petits personnages en pierre et des poupées d’envoûtement, conservées au Musée de Sologne à Romorantin. Le souterrain était sans doute un lieu de culte et de sorcellerie.

Le lac de Soings-en-Sologne

Le lac de Soings-en-Sologne est une curiosité géologique bien connue des Solognots.

 

Il compte en effet parmi les phénomènes les plus curieux de la région.

 

Situé à l'ouest du bourg, en bordure de la route de Sassay et dominé par celle de Contres et la butte du Chatelier (ancien poste de surveillance romain)

 

Il se présente sous la forme d'une cuvette naturelle longue d'environ un kilomètre, large de cinq cents mètres et d'une superficie variant de 60 à 100 hectares selon la hauteur des eaux. La profondeur, en eau pleine, est d'environ 5 mètres au centre.

Le lac se trouve exactement au point de rencontre de l'ancienne mer des faluns, qui s'est retirée à la fin de l'époque miocène de l'ère tertiaire, avec les sables de Sologne. Ses abords permettent d'ailleurs de découvrir des coquillages, dont la provenance maritime ne fait aucun doute.

 

Le caractère sacré de ce lac est irréfutable, la présence du cimetière gallo-romain en atteste. Les premiers habitants de ses rives virent certainement un motif d'ordre religieux dans le comportement de ses eaux.

 

En effet, les variations du niveau du lac de Soings sont difficiles à expliquer. Il ne semble pas, après étude, qu'il y ait de corrélations entre le régime des pluies et le niveau du lac. Aujourd’hui, on pense que, le lac reposant sur du calcaire, il s’agit plus vraisemblablement d’un phénomène karstique, l’eau dissout peu à peu les carbonates de la couche calcaire et des effondrements rocheux produisent des poches qui se remplissent d’eau vidant le lac jusqu’à ce qu’elles soient pleines.

 

Il est arrivé, vers 1870, que le lac reste 40 ans sans eau et puisse ainsi être cultivé.

Ces caractéristiques mystérieuses ont bien évidemment excité l'imagination des Solognots. La tradition populaire attribue aux fées la naissance du lac de Soings et affirme que des trésors sont cachés ici.

 

On raconte que pendant la nuit de Noël, juste au moment de l'élévation, ces trésors cachés deviennent visibles. D'ailleurs, une jeune fille se rendant un peu tard à la messe de minuit aperçut, en descendant la tranchée du lac, un trésor ouvert. Elle courut chercher une de ses compagnes pour l'aider à l'emporter. Mais lorsqu'elles revinrent, l'instant favorable était passé et il ne restait plus qu'une flamme vacillante à la place.

 

De tous temps le lac fut pêché. Au Moyen Âge, le produit des pêches était soigneusement comptabilisé par les comtes de Blois. Les carpes de Soings étaient renommées, sans doute à cause du fond sablonneux du lac, et agrémentaient les tables des « grands ». Le seigneur de Selles, Philippe de Béthune, en offrit à son frère Sully, qui à son tour, en fit goûter au bon roi Henri.

 

Louis XIV, lui-même ne se lassait pas de déguster les succulentes carpes lors de ses séjours à Chambord. Enfin, sous le Premier Empire, le souverain d'Espagne, Fernand VII, profita de son séjour forcé au château de Valençay, pour se régaler des carpes du lac de Soings.

La Fontaine Saint-Lié à Monthou-sur-Cher

Au VIè siècle, Laetus (traduction latine de Lié) né dans le Berry, est un berger attiré par la vie monastique.

 

Suite à sa demande, il est intégré dans le monastère de Monthou-sur-Cher.

 

Saint-Lié a un lieu de prières qu'il affectionne particulièrement, c'est une fontaine au bas d'une colline, il y construit d'ailleurs un oratoire.

 

Il montre tant de ferveur au monastère qu'il accède au diaconat, faisant la jalousie de quelques moines.

 


Ceux-ci décident alors de se venger de lui. Un jour que Saint-Lié est seul à son oratoire, ses frères l'ayant suivi, le battent et le laissent inanimé et sanglant.

Il montre tant de ferveur au monastère qu'il accède au diaconat, faisant la jalousie de quelques moines.

 

Ceux-ci décident alors de se venger de lui. Un jour que Saint-Lié est seul à son oratoire, ses frères l'ayant suivi, le battent et le laissent inanimé et sanglant.

 

Mais Saint-Lié n'est pas mort, il se hisse jusqu'à la fontaine et lave ses plaies qui se referment au fur et à mesure. Son sang s'agite alors dans l'eau sans s'écouler. C'est pourquoi, encore aujourd'hui, des taches rouges sont présentes sur les pierres, c'est le sang de Saint-Lié.

 

Par la suite, saint-Lié se retire en ermite dans la forêt d'Orléans, où il meurt en 534.

 

Une chapelle est aujourd'hui érigée sur son tombeau à Saint-Lyé-la-Forêt dans le Loiret, en bordure de la forêt d'Orléans.

 

A Monthou-sur-Cher, des restes de l'oratoire auraient été retrouvés par un chasseur en 1879.

 

Cette fontaine a été jusqu'au XIXè siècle un lieu de pèlerinage le cinquième dimanche de Pâques, pour la guérison des enfants affectés de troubles de croissance.

 

Pour ce qui est des taches rouges, on sait aujourd'hui que c'est une algue d'eau douce appelée Hildebrancia fluviatilis.

La pierre de minuit à Pontlevoy

Une légende affirme que pendant la nuit de Noël, au moment où le célébrant consacre l’hostie, la pierre de Minuit tourne sur elle-même et laisse apparaître fées et sorciers qui y tiennent leurs assemblées.

 

Malheur à l’humain qui oserait s’approcher !

 

Selon les uns, il serait mis à mort sur le champ, selon les autres il y perdrait la vue.

 

Une autre version existe : à minuit, toujours pendant la nuit de Noël, le dolmen s’élève dans les airs et va prendre un bain dans l’étang de Charenton tout proche.

 


Et ce n’est pas la cécité qui frappera les éventuels témoins, mais une mort immédiate qui les empêchera de raconter ce prodige aux incrédules.

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